Le groupe et les jeunes : état des lieux
Empan, N° 99, 2015, 165 p., 17 €.
Où en est-on aujourd’hui du travail en groupe auprès des jeunes ? La méthode introduite au milieu du 20e siècle par des psychosociologues américains serait-elle tombée en désuétude, face à une prise en charge de plus en plus individualisée ? S’adressant aux pédagogues, éducateurs et autres intervenants du domaine médico-social, ce numéro révèle qu’il n’en est rien : comme le rappellent ses coordinatrices, la jeunesse constitue par excellence une période durant laquelle l’appartenance à un groupe est un enjeu majeur. Entre la famille, la bande d’amis, l’école et les loisirs (réels et virtuels), faire partie de ces groupes forge la personnalité. Le dossier aborde les modèles d’analyses des groupes et leurs effets, en matière scolaire ou encore thérapeutique. Le sociologue Manuel Boucher, entre autres, invite à dépasser la représentation des « bandes » nécessairement déviantes. Maurice Capul, expert en éducation spécialisée, rappelle que les groupes transmettent des normes et valeurs nécessaires pour vivre en collectivité. À l’école, l’expérience d’Isabelle Furno prouve l’utilité du travail en groupe. Informée du malaise d’une lycéenne victime d’attouchements sexuels, la proviseure a instauré un groupe de discussion pour filles. Ces dernières ont pu échanger sur le sexisme et raconter leur vécu dans un document remis à la direction de l’établissement.