Le « magnétisme animal » inonde la capitale 1778, Paris

Le fluide universel

Aussi sûr de son génie que de servir l’humanité entière, le médecin Franz Anton Mesmer (1734-1815) entend bien éblouir Paris, c’est-à-dire, en ce temps-là, le monde. Il s’en vient de Vienne, où il n’est pas seulement renommé pour avoir accueilli chez lui la première représentation du premier opéra de Mozart, mais pour avoir soigné une partie de la haute société. Comme beaucoup de médecins , il s’est intéressé dans sa thèse à l’influence des astres sur notre santé. Il a fini par se convaincre de l’existence d’un fluide universel, le magnétisme animal, dont les déséquilibres et les défauts de circulation provoqueraient les maladies. Heureusement, il fait partie des quelques privilégiés capables de le manipuler et le rétablir, non seulement à l’aide d’aimants ou d’objets magnétisés, comme une simple baguette, mais par de savantes passes manuelles, voire des regards impérieux. S’ensuit une transe bénéfique. Il est ainsi parvenu à rendre la vue à une jeune pianiste aveugle. Mais ce titre de gloire a produit sa disgrâce, car on lui a prêté une promiscuité anormale avec sa protégée.

• Franz Anton Mesmer. (1779). Allia, 2006. • Bruno Belhoste et Nicole Edelman (Dir.). Ominiscience, 2015.