Céline Béraud s’intéresse ici aux transformations qui affectent la condition des prêtres, dont le statut oscille depuis plusieurs décennies entre banalisation et « résistance à la sécularisation ». La sociologue montre que les prêtres, de moins en moins nombreux mais toujours intensément sollicités, voient leur mode d’exercice du métier se rapprocher des modèles profanes. Contraint à la mobilité (il faut couvrir plusieurs paroisses), le prêtre devient une sorte de « cadre » de son institution. Les tâches qui l’accaparaient auparavant sont désormais déléguées à des laïcs salariés, il est devenu un « accompagnateur », un « animateur des animateurs par la présence qu’il assure auprès d’eux (formation, écoute et soutien spirituel, relecture des situations vécues) ». D’où des demandes de formation aux outils du management et du coaching.
Autres indices de sécularisation : l’apparition d’une volonté « d’épanouissement personnel » qui passe par le souci, notamment chez les plus jeunes, de s’accorder des moments de « hors-travail » (loisirs, vacances, retraites) ou encore de se préserver un espace privé. C. Béraud note également la multiplication des défections et des reconversions, les prêtres manifestant même de bonnes capacités à se recycler dans l’enseignement, la santé, le social.
Le processus n’est pas uniforme, et l’on peut percevoir quelques réactions. Certains s’attachent au port de la soutane et font valoir leur titre d’abbé. D’autres vivent mal la dépossession des tâches et des responsabilités qui leur incombaient. Beaucoup s’interrogent sur une demande importante de rites (célébrer les mariages, les baptêmes, les funérailles…) découplés de leur contenu religieux (les mariés demandant par exemple des chants profanes). Ne sont-ils là que pour « faire le druide » ? Une analyse originale qui, au-delà du cas des prêtres, éclaire la transformation des institutions et la crise des métiers vocationnels.
Autres indices de sécularisation : l’apparition d’une volonté « d’épanouissement personnel » qui passe par le souci, notamment chez les plus jeunes, de s’accorder des moments de « hors-travail » (loisirs, vacances, retraites) ou encore de se préserver un espace privé. C. Béraud note également la multiplication des défections et des reconversions, les prêtres manifestant même de bonnes capacités à se recycler dans l’enseignement, la santé, le social.
Le processus n’est pas uniforme, et l’on peut percevoir quelques réactions. Certains s’attachent au port de la soutane et font valoir leur titre d’abbé. D’autres vivent mal la dépossession des tâches et des responsabilités qui leur incombaient. Beaucoup s’interrogent sur une demande importante de rites (célébrer les mariages, les baptêmes, les funérailles…) découplés de leur contenu religieux (les mariés demandant par exemple des chants profanes). Ne sont-ils là que pour « faire le druide » ? Une analyse originale qui, au-delà du cas des prêtres, éclaire la transformation des institutions et la crise des métiers vocationnels.