Le modèle OCÉAN 1985, Bethesda

Par types ou par traits ?

Attention, terrain mouvant : la psychologie de la personnalité assume une mission sinon impossible, du moins des plus ardues. Comment définir, décrire et classer les différents types de personnalité ?

Hippocrate (-460 av. J.C./- 370 av. J.C.), ce qui ne nous rajeunit pas, estime que la santé est influencée par les fluctuations de quatre humeurs ou fluides corporels (bile jaune, bile noire, lymphe et sang). Galien (129-216) les relie au tempérament : la prépondérance de l’une de ces humeurs donnerait respectivement des colériques, des mélancoliques, des flegmatiques et des sanguins. En 1921, Jung propose son propre classement par types (extravertis VS introvertis…). En 1937, Gordon Allport opte pour un classement par traits, qui permet de ranger les individus sur un continuum et non plus en tout ou rien. Il distingue traits cardinaux (les valeurs), centraux (la personnalité usuelle), et secondaires (préférences alimentaires ou vestimentaires, par exemple). Oui, mais Raymond Cattell (1905-1998) trouvera 16 traits, et Hans Eysenck… seulement 2 : un continuum introversion/extraversion et un autre stabilité émotionnelle/neuroticisme. 30 ans plus tard, il en proposera un 3e : force du moi/psychoticisme. Quand on vous dit que c’est compliqué… Et la politique s’en mêle ! Du côté de l’université de Californie à Berkeley, en 1950, Theodor Adorno (1903-1969) et Else Frenkel-Brunswik (1908-1958) dépeignent une personnalité autoritaire qui serait le fruit d’une éducation bourgeoise, capitaliste et répressive, engendrant soumission et psychorigidité.

• Michel Hansenne. . Dunod, 4e éd., 2013.