C’est l’histoire ironique, et pourtant véridique, de James Fallon, 58 ans, chercheur en neurosciences à l’université de Californie. Un après-midi d’octobre 2005, il s’attelle à l’analyse de cerveaux de tueurs en série. Son objectif : déterminer des corrélations entre leurs structures anatomiques et leurs tendances psychopathiques dans la vraie vie. Parallèlement, dans le cadre d’une étude sur l’Alzheimer, il avait rassemblé, sur son bureau, le scanner de son propre cerveau et ceux de toute sa famille. « Au bas de la pile, je vis ce scanner manifestement pathologique qui montrait une faible activité de certaines aires des lobes frontaux et temporaux liées à l’empathie, à la moralité et au contrôle de soi », précise-t-il au magazine Smithsonian (1). Après vérification, il se rend à l’évidence : il s’agit là de son propre cerveau. Au lieu de garder cela pour lui, comme le ferait tout un chacun, James Fallon relate sa singulière découverte dans son récent ouvrage The psychopath Inside : A Neuroscientist’s Personal Journey into the Dark Side of the Brain (2).
Marc Olano