Comment expliquer l'attitude des États-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001 ? A l'opposé du politologue néoconservateur Robert Kagan, qui affirmait que « l'Amérique (...) est simplement devenue davantage elle-même », Anatol Lieven, historien et journaliste anglais installé à Washington, montre que le nationalisme blessé des Etats-Unis a déplacé le curseur géopolitique vers les aspects les plus dangereux du messianisme et de l'impérialisme américains.
Il oppose le credo américain (les aspects les plus positifs du modèle politique et social états-unien) et à ce qu'il appelle « l'antithèse », c'est-à-dire l'amertume radicale d'une Amérique profonde qui se perçoit comme agressée par tout ce qui n'est pas elle. « La haine chauvine dirigée vers l'extérieur doit donc être entendue comme un sous-produit de cette même haine que la droite américaine distille à l'intérieur », écrit-il.
S'appuyant sur de très nombreux sondages, A. Lieven montre que l'Amérique, qui met souvent en avant son exceptionnalisme, est en réalité « plus proche de l'Europe occidentale de 1904 que du monde développé de 2004 » : défense de la nation menacée, manichéisme de la « guerre mondiale contre le terrorisme », confusion entre nationalisme et impérialisme... Tout cela renvoie à « l'esprit de 1914 ». Pour A. Lieven, il est exceptionnel qu'une société développée puisse encore croire à ce genre de mythologie nationale. L'ouvrage, malgré tout, se veut optimiste. C'est au coeur même de son propre credo fondé sur les valeurs politiques de la modernité (« la foi dans la liberté, le gouvernement constitutionnel, la loi, la démocratie, l'individualisme, l'égalitarisme politique et culturel ») que la société américaine peut trouver les moyens de « retenir (...) les démons du nationalisme radical ».
Il oppose le credo américain (les aspects les plus positifs du modèle politique et social états-unien) et à ce qu'il appelle « l'antithèse », c'est-à-dire l'amertume radicale d'une Amérique profonde qui se perçoit comme agressée par tout ce qui n'est pas elle. « La haine chauvine dirigée vers l'extérieur doit donc être entendue comme un sous-produit de cette même haine que la droite américaine distille à l'intérieur », écrit-il.
S'appuyant sur de très nombreux sondages, A. Lieven montre que l'Amérique, qui met souvent en avant son exceptionnalisme, est en réalité « plus proche de l'Europe occidentale de 1904 que du monde développé de 2004 » : défense de la nation menacée, manichéisme de la « guerre mondiale contre le terrorisme », confusion entre nationalisme et impérialisme... Tout cela renvoie à « l'esprit de 1914 ». Pour A. Lieven, il est exceptionnel qu'une société développée puisse encore croire à ce genre de mythologie nationale. L'ouvrage, malgré tout, se veut optimiste. C'est au coeur même de son propre credo fondé sur les valeurs politiques de la modernité (« la foi dans la liberté, le gouvernement constitutionnel, la loi, la démocratie, l'individualisme, l'égalitarisme politique et culturel ») que la société américaine peut trouver les moyens de « retenir (...) les démons du nationalisme radical ».