Deux livres en un : voici une histoire du wahhabisme qui se veut aussi un essai sur la réécriture de la tradition religieuse en général. Hamadi Redissi raconte comment ce courant de l’islam s’est forgé dans les sables de l’Arabie Saoudite au terme d’une alliance, « le pacte de Nadj », entre le prédicateur fondamentaliste Ibn Abd al-Wahhab et le chef de guerre Ibn Saoud, fondateur de la dynastie saoudienne. Il narre comment cette secte puritaine et réactionnaire fut étouffée par les Ottomans au xixe siècle, et comment elle rejaillit de ses cendres à partir des années 1930, grâce à un prosélytisme plus tard largement financé par la rente pétrolière et à une alliance opportuniste mais extraordinairement pérenne avec les États-Unis – le pacte du Quincy, signé en 1945.
Le récit historique permet à l’auteur de soutenir une thèse originale : le wahhabisme, initialement secte isolée et combattue par le monde musulman comme hérésie (on apprend que ses adeptes profanèrent une bonne part des lieux cultuels de La Mecque au début du XIXe siècle !), a perduré parce qu’il a su s’imposer comme la nouvelle orthodoxie islamique.
Le récit historique permet à l’auteur de soutenir une thèse originale : le wahhabisme, initialement secte isolée et combattue par le monde musulman comme hérésie (on apprend que ses adeptes profanèrent une bonne part des lieux cultuels de La Mecque au début du XIXe siècle !), a perduré parce qu’il a su s’imposer comme la nouvelle orthodoxie islamique.