À Londres, un agent secret britannique démissionne de son poste sans raison apparente. Rentrant chez lui, il est kidnappé et se réveille au Village, lieu idyllique mais inconnu peuplé de prisonniers et de geôliers que rien ne distingue, et où chacun est désigné par un numéro. Tout ce que le prisonnier comprend, c’est que l’on cherche à connaître les raisons de sa démission et les renseignements qu’il détient. On lui indique également qu’il sera désormais « n° 6 ». Mais le prisonnier ne l’entend pas de cette oreille : « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! », s’exclame-t-il avant de tenter par tous les moyens de s’évader.
Ambitieuse et avant-gardiste, la série Le Prisonnier, diffusée en 1967-1968, avait tout pour devenir une série culte. Son échec commercial tout d’abord : coûteuse et longue à réaliser, la série est boudée par le public anglais et s’arrête au bout d’une seule saison de 17 épisodes. Son aspect « artistique » ensuite : Le Prisonnier est avant tout la vision d’un homme, Patrick McGoohan, qui est la fois l’acteur principal, le scénariste, le réalisateur, le producteur… Ce qui contribue à lui donner le statut d’une véritable « œuvre ». La profondeur philosophique de la série enfin, qui aborde de façon critique des thèmes tels que le totalitarisme et l’omnipotence de la bureaucratie, le conformisme, le règne de la technique (de façon visionnaire puisqu’on y voit des téléphones sans fil, des caméras de surveillance et des cartes de crédit !), la liberté et la lutte de l’individu contre ses mauvais penchants…