« De toute ma vie, aucun sujet ne m’a plus intéressé que celui des orchidées », confiait Charles Darwin dans une lettre écrite en 1861. Les deux auteures de cet essai rappellent la sensibilité avec laquelle le célèbre naturaliste étudiait les interactions de ces fleurs avec les insectes pollinisateurs en n’oubliant pas de souligner leur caractère sensuel. Pour saisir leurs mécanismes reproductifs au cours d’expériences sensorielles, il mimait en effet le mouvement des pollinisateurs afin d’expliquer comment l’orchidée répand son pollen via les guêpes ou les abeilles. Ses descriptions, qui tenaient compte du désir habitant les êtres vivants, semblent avoir aujourd’hui disparu des travaux de ses successeurs. En effet, 160 ans plus tard, la branche principale des sciences de l’évolution décrit ces mêmes interactions sous l’angle physico-chimique.