Le «retour de couches» de plus en plus précoce

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Allaiter revêt un effet contraceptif connu depuis longtemps. En l’absence d’autres moyens (pilule, préservatif, etc.), c’est d’ailleurs l’un des rares outils contribuant à espacer les naissances. Des études locales et des expérimentations animales semblaient indiquer que ce lien dépendait en partie de la qualité de la nourriture de la mère. Ces résultats viennent d’être corroborés à l’échelle mondiale. Des chercheurs ont utilisé près de 300 enquêtes conduites entre 1975 et 2019 dans 84 pays à revenus faibles ou moyens, permettant de documenter 2,7 millions de naissances. Ils montrent que l’augmentation du niveau de développement (attestée par une hausse de l’indice de développement humain, un meilleur accès à l’électricité, à l’eau et à l’éducation) contribue à réduire la durée d’aménorrhée chez les femmes allaitant leur bébé. Globalement d’ailleurs, le délai du « retour de couches » des femmes qui donnent le sein s’est réduit au cours des dernières décennies. Voilà qui témoigne, une fois de plus, des liens complexes entre biologie et environnement.


Source : Nicolas Todd et Mathias Lerch, « Socioeconomic development predicts a weaker contraceptive effect of breastfeeding », PNAS, 20 juillet 2021.