Quel beau métier que celui des psychologues ! Trois d’entre eux, de l’université du Nouveau-Mexique, viennent de s’intéresser à des stripteaseuses, plus précisément à l’effet qu’elles produisent sur le porte-monnaie des spectateurs. Résultat : celles qui restent à distance, sur scène, ne récoltent que très peu de pourboires. Ces messieurs se montrent évidemment plus prodigues pour les charmantes créatures qui s’assoient sur leurs genoux. Mais leur générosité ne s’exprime pas au hasard : les danseuses en phase d’ovulation touchent 30 dollars de plus par heure que celles qui ont leurs règles. Or cet effet disparaît quand les demoiselles prennent la pilule. Le tout a été observé au fil de 5 300 danses érotiques et ne paraît pas imputable statistiquement au hasard. Les trois auteurs y voient donc « la première preuve économique directe de l’existence et de l’importance de l’œstrus chez les humaines contemporaines (contemporary human females) ».
Une telle étude n’a rien d’extraordinaire aux États-Unis, où les chercheurs du courant évolutionniste ont à cœur de démontrer que notre comportement subit encore l’influence de notre long passé animal.
Geoffrey Miller, Joshua M. Tybur et Brent D. Jordan, « Ovulatory cycle effects on tip earnings by lap dancers: Economic evidence for human estrus ? », Evolution and Human Behavior, vol. XXVIII, n° 6, novembre 2007.