Caroline
C’est quoi ces branques payés avec mes impôts ?
Après mon viol, j’ai été envoyée dans un hôpital censé faire référence en matière de choc traumatique. La psy m’a demandé de lui parler de mon enfance. Elle m’a dit (texto) que nous avions l’occasion d’entamer un vrai travail psychanalytique.
En sortant, je me suis dit : « C’est quoi ces branques payés avec mes impôts ? »
Pardonnez la trivialité du langage.
Mais quand vous ne dormez pas de la nuit parce que vous avez tout simplement la TROUILLE qu’un inconnu fracture votre porte et rentre chez vous pour vous agresser, que vous ne supportez pas de prendre l’ascenseur seule avec un homme, que toute présence d’un homme de votre âge, d’ailleurs, vous fait royalement chier, et ce, pile poil depuis votre viol, croiser une bonne femme qui vous dit que tout s’est joué dans votre enfance, et qui se fout absolument de votre état présent, c’est le pompon.
J’ai donc fait… rien, pendant environ onze mois.
Enfin, j’ai fini par pousser la porte d’un psy TCC*. Le travail a été immédiatement opérationnel : on a d’abord fait une sorte de feuille de route en fixant les objectifs. Je ne parlais de mon enfance et de mes souvenirs que si cela me semblait utile dans le cadre du travail.
L’ensemble de ce travail consiste, en définitive, en un apprentissage du changement. J’ai appris à changer, d’abord dans mes perceptions, grâce à la notation systématique de mes pensées négatives et de leur genèse immédiate (comment et quand elles naissent : prise de note quotidienne), puis par le fait de les « challenger » de manière rationnelle, à froid, au besoin avec l’assistance de mon psy.