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« Donner la place aux thérapies alternatives »
Être atteint du trouble anxieux généralisé (TAG) relève parfois du « parcours du combattant » selon les mots d’Annie Gruyer, présidente de l’association Médiagora* Paris. De par la souffrance qu’il engendre tout d’abord. Le TAG se manifeste par des attaques d’angoisse répondant à une angoisse latente et chronique, finissant par rendre la personne vulnérable et incapable au quotidien (travailler, faire les courses, voir des amis…). Mais les obstacles ne s’arrêtent pas là. « Trouver un thérapeute est très difficile, ajoute Annie Gruyer. Encore avant, il y a la question du diagnostic : cela peut prendre des années avant de recevoir le bon. » En cause notamment, la psychanalyse. « En France lorsqu’on a des souffrances de nature psychologique, on est presque automatiquement dirigé vers des psychanalystes. Or, la psychanalyse n’est pas démontrée efficace dans le cadre des TAG. Et les psychanalystes classiques refusent de poser des diagnostics. Lutter contre une souffrance quand on ne sait pas de quoi on souffre est pourtant très dur ». Les psychanalystes ne réorienteraient pas non plus les patients désireux de se soigner via d’autres approches, ce qui s’apparente à de la « non-assistance à personne en danger » pour Annie Gruyer.
En amont, la problématique de la formation est soulevée. Les universités resteraient trop orientées « psychanalyse ». Et logiquement, les institutions de soins resteraient fort marquées par la discipline. Laquelle n’est pas un problème en soi. Mais le manque d’alternatives préoccupe. D’autant plus qu’elles existent à travers notamment les approches cognitivo-comportementalistes* qui utilisent des techniques de relaxation, bénéfiques dans le cadre du trouble anxieux généralisé.