Dans les pays francophones, un débat déjà ancien sur l'apprentissage de la lecture oppose partisans de la méthode globale et de la méthode alphabétique. La première est souvent accusée de tous les maux : responsable d'un mauvais apprentissage de l'orthographe, de la fabrication de mauvais lecteurs, de l'illettrisme... Alors que la seconde est accusée d'être trop mécanique et dépourvue de sens pour l'enfant.
Pourtant, depuis trente ans, les recherches en psychologie cognitive ont montré que ces deux méthodes relèvent d'une même approche : l'approche grapho-phonologique. Certes, la démarche est différente : la méthode alphabétique part des correspondances entre les lettres et les sons pour arriver au déchiffrage des mots : b+a=ba; ba, be, bi, bo, bu... A l'inverse, la méthode globale veut privilégier le sens : on mémorise d'abord des phrases simples, on isole des mots puis on les décompose pour ensuite en refaire d'autres. Ces deux méthodes sont bien « des méthodes phoniques », qui s'appuient, chacune à sa manière, sur la correspondance entre ce qui est lu et ce qui est prononcé. La plupart des enseignants, d'ailleurs, utilisent une méthode mixte, associant les deux démarches.