Pas plus que leurs collègues d'autres sciences sociales, les géographes n'ignorent les analyses « micro » en termes d'acteurs. Seulement, ils ont tendance à poser l'existence de tels acteurs comme une évidence première, en prenant tout au plus soin de les qualifier de « territorialisés », histoire de marquer leur spécificité. L'ouvrage entend aller au-delà de cette approche superficielle en en abordant les enjeux épistémologiques. Ce faisant, il montre le nouveau regard que l'approche en termes d'acteurs amène à poser sur le territoire lui-même. De donné, celui-ci se révèle l'aboutissement d'une coconstruction dans le temps, approprié par les acteurs eux-mêmes. A l'attention des aménageurs, il fournit des clés pour mener à bien des projets de territoire et comprendre les raisons d'échecs fréquents dans ce domaine.
Une analyse stimulante qui gagnerait à élargir son champ de réflexion aux « actants », que Michel Lussault définit, dans le Dictionnaire de la géographie codirigé avec Jacques Lévy (Belin, 2003), comme des « réalités sociales, humaines ou non-humaines dotées d'une capacité d'action », comme par exemple les paysages, des lieux célèbres ayant valeur de symbole, etc.