Les ateliers santé ville : une nouvelle approche de santé publique

Créés dans le cadre de la politique de la ville, les ateliers santé ville ont pour objectif d’élaborer avec les habitants d'un quartier des projets locaux de santé publique. Cet outil s'inspire de l'approche communautaire des problèmes de santé en mettant l'accent sur la mobilisation des individus et de leur groupe social d'appartenance.
 
Alors que la psychologie clinique a pour objectif premier de soigner une pathologie préalablement identifiée, la psychologie communautaire adopte une démarche différente. Elle préconise d’intervenir en amont de la maladie par le développement d'actions de prévention et de promotion de la santé. Pour le psychologue communautaire, être en « bonne santé », c'est non seulement l’absence de maladies, mais également un sentiment de bien-être dans son environnement social. Cette notion, aussi appelée la « santé psychosociale », est définie selon l'Organisation mondiale de la santé par « l'aptitude d'une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif, à l'occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement. » (1)
La psychologie communautaire émerge aux États-Unis à partir des années 1940 dans un contexte de désinstitutionnalisation psychiatrique et de création de structures communautaires alternatives. Elle apparaît beaucoup plus tardivement en Europe, où l'approche psychopathologique reste largement majoritaire. Le psychologue communautaire récuse le modèle soignant classique centré sur l'individu. Il le juge dissymétrique (relation dominant/dominé). A contrario, il prône une approche « psychosociale » des problèmes de santé, ayant pour priorité de valoriser l'individu et le groupe social dans ses compétences. Face aux difficultés rencontrées, ce sont les niveaux de réponses les plus immédiats qui seront privilégiés (par exemple : la recherche de solutions dans l'entourage familial et social plutôt que l’appel à des professionnels médico-sociaux, lorsque cela s’avère possible).