Les casseurs : joueurs ou délinquants ?

Ces dernières années, et notamment depuis les mouvements étudiants de 1989, il ne se passe plus une manifestation sans que les médias et les forces de l'ordre ne déplorent les actes des casseurs. Ce terme désigne les individus qui profitent de ces moments d'agitation pour commettre différents délits, vandalisme, vols ou agressions. La sociologue Gwénola Ricordeau a réalisé 21 entretiens individuels, de casseurs et de leurs proches, pour comprendre les raisons de ce phénomène.

Toutes les personnes qu'elle a rencontrées, par l'intermédiaire des éducateurs, vivent dans des cités, mais cela ne signifie pas que tous les casseurs, contrairement à certains clichés, viennent des banlieues « chaudes ». L'auteur a voulu faire dans cette recherche le lien entre le malaise des jeunes des banlieues et la casse. Ces événements sont vécus comme des fêtes, et la casse elle-même comme un jeu. « Le désoeuvrement de nombreux jeunes des cités, leur absence de projection dans l'avenir, le phénomène de groupe ne peuvent que renforcer cette soif d'action et la recherche des sensations fortes : c'est une délinquance contre l'ennui », explique-t-elle.