Les clés d'un improbable dialogue

Va-t-on réussir à communiquer avec des patients que l’on croyait jusqu’il y a peu dépourvus de toute conscience ?

« État de conscience minimale », telle est l’expression pour désigner les patients gravement cérébrolésés, capables d’exécuter de temps à autre des mouvements volontaires, donc conscients, mais incapables de communiquer leurs pensées.

Dans la pratique clinique, les neurologues cernent mal les limites entre la conscience minimale et l’état végétatif (dans lequel les patients ne sont plus du tout conscients du monde extérieur). Techniques trop lourdes et trop coûteuses, le PET scan ou l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), qui leur permettraient d’affiner leur diagnostic en « voyant le cerveau en action », sont inexploitables à grande échelle. Se fondant presque exclusivement sur l’examen des réponses motrices du sujet, le praticien se trompe en moyenne une fois sur trois.