Les électrochocs prohibés aux Etats-Unis ?

Le traitement de la dépression par électrochocs concerne environ 100 000 personnes par an aux Etats-Unis. Si l’on en croit l’APA (l’association américaine de psychiatrie), c’est un procédé qui fait ses preuves dans les cas de dépression très sévère résistante aux médicaments et aux psychothérapies (1). Dans ce cas, pourquoi évoque-t-on aujourd’hui la possibilité d’une prochaine interdiction outre-Atlantique (2) ? Et pourquoi une manifestation est-elle organisée en mai 2011 à Montréal (Québec) contre l’usage des électrochocs (3) ?
Ce n’est pas l’efficacité de cette prise en charge qui est remise en cause aujourd’hui mais ses effets secondaires, jusqu’alors négligés. Un comité consultatif d'experts de la Food and Drug Administration (FDA) (l'autorité américaine qui délivre les autorisations de mise sur le marché des médicaments) a recommandé que les appareils de thérapie subissent désormais les mêmes tests que les médicaments et autres traitements, ce qui n’était pas le cas jusque-là. Or, si la FDA augmente la note de risque, il se pourrait que la plupart des appareils soient retirés du marché, aboutissant de facto à une interdiction. L’enjeu n’est pas négligeable. Si les effets positifs des traitements électroconvulsifs sont reconnus, ils comportent aussi des risques : troubles de la mémoire, de l’orientation et des fonctions cognitives pouvant durer jusqu'à 6 mois après le traitement. Ce sont ces effets néfastes que souligne le comité d’expert.