« La guerre fait l’État, et l’État fait la guerre », expliquait l’historien et sociologue américain Charles Tilly. Ce constat fait aujourd’hui autorité, tant il est vrai qu’au fil du millénaire médiéval, la formation des États dans l’aire occidentale, comme le montre Philippe Contamine, est étroitement liée aux conflits armés qui s’y déroulent. Plus l’État s’impose comme institution, plus les armées privées, qu’elles relèvent de monastères ou de seigneurs, cèdent le pas à des armées nationales. Dans un contexte impérial, Gengis Khan pousse cette logique jusqu’à l’extrême, estime Timothy May : il innove massivement dans l’art de la guerre à tel point que les Mongols submergent au XIIIe siècle la plus grande partie du monde connu, et inspireront les stratèges qu’à aujourd’hui. La poudre, invention chinoise, suit le chemin des cavaliers des steppes, alors que les samouraïs, isolés dans l’archipel japonais, épousent et influencent, du XIIIe au XVIIe siècle, les évolutions de leur société, comme le relate Thomas D. Conlan.
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La guerre, des origines à nos jours
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