Les Etats face à la « nouvelle économie »

Autour d'Internet et des nouvelles technologies de l'information (NTI, soit les logiciels, le multimédia...), une « nouvelle économie » se met en place. Outre-Atlantique, ce secteur pèse désormais plus lourd en termes de chiffre d'affaires que l'industrie automobile, tout un symbole. Dans quelle mesure cette nouvelle économie, appelée aussi économie numérique, profitera-t-elle aux Etats-Unis ? Et confortera-t-elle leur place dominante dans l'économie mondiale ? Les économies du Vieux Continent sont-elles condamnées à rester à la traîne ? Tels étaient les enjeux débattus au cours d'une journée organisée en mai dernier à Washington, à l'initiative de la Berkeley Roundtable of the Economy (BRIE), un institut de recherche de l'Université de Californie réunissant des spécialistes des NTI, américains, européens et japonais.

Deux visions s'affrontent autour de la question de l'impact de cette économie sur l'économie internationale. Selon la première conception, cette économie devrait ni plus ni moins conforter la position prédominante des Etats-Unis. Les partisans de cette thèse soulignent le rôle d'un lieu géographique qui n'a rien de virtuel : la Silicon Valley. C'est, disent-ils, depuis cette vallée s'étirant de San Francisco à San José que les produits et les services de la nouvelle économie, parmi lesquels les logiciels assurant le commerce électronique, auraient été conçus et diffusés à travers le monde. Après les grandes entreprises américaines du secteur électronique - comme Intel, qui a mis au point le premier microprocesseur au début des années 70 -, de nouvelles firmes américaines (Cisco, Netscape...) s'imposent déjà comme les spécialistes d'Internet. Dans ce contexte, concluent-ils, les modes de régulation propres à chaque économie nationale seraient ni plus ni moins appelés à disparaître à terme.