Les États-Unis et la « nouvelle Europe ». La stratégie américaine en Europe centrale et orientale

D’où vient l’engouement des anciens pays du bloc soviétique pour les États-Unis ? N’affichent-ils pas, comme ils l’ont montré lors de la guerre en Irak, une posture plus atlantiste que d’autres pays européens, alliés historiques de l’Amérique ? Un tel appui ne découle pas que d’une stratégie américaine, expliquent les auteurs, mais répond aussi à « un appel d’empire » de la part de cette « nouvelle Europe ».
Parce que ces jeunes démocraties ont été, de par leur position géopolitique, l’objet de rivalités féroces, elles recherchent aujourd’hui l’appui de cet empire éloigné et bienveillant que sont les États-Unis. L’aversion pour la Russie, puissance oppressive sous la guerre froide et la méfiance envers l’Union européenne, alimentée par le passif historique lourd de certains pays en termes d’agression (Allemagne) ou d’abandon (France, Grande-Bretagne), renforce le sentiment rassurant qu’ils portent à l’Amérique. L’image de phare de la démocratie, travaillée sous la guerre froide à grand renfort de médias de propagande tels que Voice of America ou Radio Free Europe, a aujourd’hui valeur de mythe. Bien sûr, les États-Unis représentent également une puissance financière et commerciale qui a été l’une des premières à se rendre visible dans la région après la chute du mur de Berlin. Sur ce volet au moins, l’Union européenne a rattrapé son retard, mais le manque d’enthousiasme à accueillir ses nouveaux membres a, là aussi, contrasté avec une adhésion à l’Otan habilement menée.
Reste une énigme : pourquoi les États-Unis ont-ils si bien su faire levier des instruments diplomatiques dans cette région du globe et non ailleurs, comme au Moyen-Orient ?