Les formes du masochisme

Richard von Krafft-Ebing, Payot, 2010, 223 p., 8 E
Rousseau n’a pas hésité, dans ses Confessions, à faire des confidences très intimes. Dans le premier chapitre, il raconte, que placé en pension lorsqu’il était enfant, il recevait de Mademoiselle Lemercier, une femme d’une trentaine d’années, forte et imposante, des fessées qui provoquaient en lui des émois étranges. Le temps passant, Rousseau avoue qu’il a par la suite gardé le « goût bizarre » qui consiste à se mettre « aux genoux d’une maîtresse impérieuse, obéir à ses ordres, avoir des pardons à lui demander ». Cela lui procurant de « douces jouissances ». Ce récit de Rousseau, ainsi que d’autres témoignages du même acabit, où un homme trouve du plaisir à se faire fesser, battre et humilier par une maîtresse femme, va retenir l’attention du psychologue Alfred Binet, qui comme d’autres psychiatres de l’époque rassemble et publie les premiers ouvrages consacrés aux perversions sexuelles. En 1887, A. Binet va baptiser « volupté de la douleur » ce cas étrange de perversion.