Les garçons, le sexe faible ?

Troubles neurodéveloppementaux, retards de langage, comportements à risque… Sur de nombreux plans, les garçons cumulent les difficultés, comparés aux filles. Seraient-ils, aux yeux de la recherche scientifique, le réel sexe faible ?

Les sociologues ont toujours perçu la femme comme le sexe faible. À diplôme égal, les femmes réussissent moins bien professionnellement que leurs congénères masculins : elles sont moins bien rémunérées (entre 7 et 21 % de moins que les hommes), travaillent davantage à temps partiel subi et ont longtemps souffert d’un plus fort taux de chômage que les hommes. Pourtant, sur un plan scientifique, ce sont bel et bien les garçons – avec leur chromosome Y et leur testostérone sous le bras - qui présentent bien plus de risques de défaillir.

Plus à risque de développer un trouble…

Enceinte, j’ai toujours eu peur d’avoir un garçon. « Mais pourquoi ? ! », s’interrogeait mon entourage, interloqué. « Mais enfin, parce qu’ils sont bien plus à risque de développer un tas de troubles et de conduites à risque ! » En effet, un rapide tour d’horizon du sexe-ratio des différents troubles neuro-développementaux suffit à alimenter l’anxiété chronique des mamans-psychologues. Le TDA/H (Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) et le TSA (Trouble du spectre de l’autisme) frappent 3 à 4 fois plus les garçons que les filles. Les garçons sont plus touchés par les troubles des apprentissages, les troubles du langage, la dyslexie et la dysphasie. La schizophrénie, comme d’autres pathologies psychiatriques, touche aussi deux fois plus de garçons. Entre 15 et 25 ans, les garçons sont plus à risque d’avoir un accident de voiture et de se suicider, leur mortalité des garçons est d’ailleurs trois fois supérieure à celle des filles à cette tranche d’âge. La dépression maternelle perturbe, quant à elle, plus massivement le développement cognitif et affectif du bébé quand celui-ci est un garçon, l’exposant davantage à un trouble de l’attachement. Les événements traumatiques ont, de manière générale, plus d’impact sur les garçons que sur les filles. Allan N. Schore, psychologue américain et chercheur en neuropsychologie et en neurosciences affectives, souligne que « pour certaines pathologies mentales ou addictions, le sexe est plus prédictif que n’importe quel facteur car la spécificité masculine persiste, quelle que soit la culture ».