Malgré son austère apparence de manuel pour étudiants, cet ouvrage mériterait de figurer en bonne place dans toutes les bibliothèques y compris personnelles. Après avoir décortiqué l'économie française dans un précédent ouvrage, ces quatre auteurs se proposent de répondre à toutes (ou presque) les questions que vous n'osiez plus poser par crainte de recevoir une réponse par trop théorique ou partisane. Car à l'heure de la mondialisation, l'économie internationale est devenue plus qu'un champ de recherche : un champ de bataille opposant les partisans du libre-échange et de la mondialisation à leurs détracteurs respectifs (souvent les mêmes). D'emblée, les auteurs affichent leur intention : ne pas prendre position, mais s'efforcer de comprendre comment, aujourd'hui, « chaque nation, avec ses spécificités, peut à la fois redéfinir son projet propre pour accroître tendanciellement son efficience, et s'intégrer dans les réseaux internationaux qui lui permettront d'atteindre cet objectif ».
Au total, une vingtaine de questions réparties en cinq chapitres permettent d'appréhender l'économie internationale dans ses principales composantes : ses flux (migratoires, commerciaux, licites ou illicites) ; ses acteurs (à commencer par les principaux d'entre-eux : les firmes transnationales) ; les politiques commerciales (protectionniste, libre-échangiste ou encore volontariste) et les instances censées les réguler (GATT, OMC ); le système financier et, enfin, les grands espaces économiques (comme l'Alena, l'Union européenne ou l'Asie du Sud-Est). Le lecteur peut progresser dans l'ordre qu'il souhaite, grâce à un index thématique. Chaque réponse est l'occasion de rappeler les mots clés afférents à la question, les données les plus récentes, les concepts et les analyses, les termes des débats, le tout accompagné d'une bibliographie détaillée. Les auteurs n'hésitent pas à tordre le coup à des idées reçues. Exemple : les délocalisations vers les pays à bas salaires. Chiffres et théories à l'appui, les auteurs ramènent le phénomène à de justes proportions tout en rappelant que le coût du salaire n'est qu'une variable parmi d'autres dans la décision de délocaliser ou non.