Les imaginaires médiatiques. Une sociologie postcritique des médias

Eric Macé, éd. Amsterdam, 2006, 167 p., 15 e.
Éric Macé est sans doute, parmi les rares spécialistes, celui qui a poussé le plus loin la réflexion théorique sur les fondements d’une sociologie des médias. Ce petit ouvrage constitue une synthèse de ses travaux, et ouvre la perspective d’une sociologie postcritique des médias, « non pas au sens d’un dépassement de la critique des médias (…), mais au sens du passage d’une critique surplombante et dénonciatrice à une critique compréhensive des rapports de pouvoir et des transformations historiques et anthropologiques qui se jouent au sein de la sphère publique, dans les industries culturelles et dans les représentations collectives que sont les médiacultures ».
Il s’en explique ici, en combinant notamment les perspectives ouvertes par les travaux d’Alain Touraine, Bruno Latour et Stuart Hall, et en s’appuyant également sur une relecture des œuvres « classiques » de l’école de Francfort, de Edgar Morin et de Pierre Bourdieu. Ce cadre théorique le conduit ensuite à une reformulation de certaines questions traditionnelles de la sociologie des médias, qu’il s’agisse de la critique de l’audimat, du pouvoir des journalistes ou encore de la dynamique des arènes publiques. E. Macé applique enfin son modèle à une analyse de la « francité contemporaine », à travers la reprise des travaux empiriques qu’il a menés sur l’analyse d’une journée de télévision ou encore sur l’émission « Loft Story » comme mythe d’une « compétition sans perdant ».