La « bioéthique » comme domaine de recherches scientifiques, de prises de position morale et d’élaborations juridiques est née dans les années 1970. Le mot est apparu avec force dans le débat public dans les années 1990 en France.
Après une lente et tumultueuse gestation, la première loi de bioéthique a été adoptée en 1994. Révisée en 2004, elle connaît une nouvelle révision en 2009. L’ambition de ces refontes législatives est de tenter d’adapter le droit à la science. Les progrès du génie génétique, les perspectives d’un possible brevetage du vivant, la volonté de faire respecter la dignité humaine, sont abordés dans des colloques internationaux, des directives européennes ou encore des débats à l’échelle de l’ONU. Enjeu à la fois économique, technique et moral, la bioéthique permet d’aborder et de tenter d’encadrer les possibilités nouvelles, notamment de thérapies, offertes par les progrès scientifiques, mais aussi de réévaluer les positions autour de sujets récurrents comme l’avortement, l’euthanasie, la contraception. Aux carrefours de la science, de la morale et de la politique, la bioéthique traite des innovations et expérimentations médicales. Objet de controverses passionnées, le questionnement qu’elle induit s’actualise en fonction des possibilités techniques : fécondation in vitro, procréation médicalement assistée, dons et greffes d’organe, clonage, maîtrise grandissante de l’embryon et de l’ADN.
Philosophes, juristes, médecins mais aussi industriels et Eglises sont toujours davantage impliqués dans des échanges passionnants, aux enjeux considérables.