Des chercheurs français de l’inserm et du CNRS spécialistes de la mémoire olfactive avaient démontré récemment que, par l'entraînement, les parfumeurs parviennent à « sentir » une odeur uniquement en sollicitant leur imagination, alors qu'elle est physiquement absente. La même équipe de chercheurs vient d’observer que les aires cérébrales associées à l'olfaction sont plus développées chez les parfumeurs professionnels que chez le quidam moyen. Et plus les parfumeurs ont une longue carrière, plus grande est la quantité de matière grise dans leurs aires olfactives.
Ces résultats, obtenus grâce à des IRM anatomiques réalisées sur des parfumeurs professionnels, des étudiants en parfumerie et des sujets témoins, montrent que l'entraînement permet d'inverser la diminution du volume de matière grise des aires olfactives, observée dans la population générale avec le vieillissement. Voilà un nouvel exemple de la plasticité cérébrale du cerveau humain.
Le communiqué du CNRS qui rapporte cette recherche souligne que ces résultats sont conformes à ce que l’on observe chez les musiciens, les sportifs, les personnes multilingues, les mathématiciens, ou les chauffeurs de taxi : « Tous ces spécialistes réorganisent et surdéveloppent des aires cérébrales spécifiques à leur expertise ».
« Perfumers' expertise induces structural reorganization in olfactory brain regions. » Chantal Delon-Martin, Jane Plailly, Pierre Fonlupt, Alexandra Veyrac et Jean-Pierre Royet. NeuroImage, 12 décembre 2012.