Les patrons méritent-ils leur salaire ?

Les rémunérations astronomiques de certains dirigeants se justifient-elles au regard de leur seul talent ? Selon l’historien Hervé Joly, l’explication provient davantage de la surreprésentation des patrons dans les conseils d’administration...

Depuis les débuts de la crise, les rémunérations de certains patrons d’entreprise font débat. Comment peut-on justifier, dans un contexte difficile, des salaires s’élevant à plusieurs millions d’euros annuels ? L’historien Hervé Joly a récemment passé en revue les divers arguments présentés pour expliquer ces revenus hors du commun.

 

Les patrons ne se vendent pas

Comme le footballeur, l’acteur de cinéma ou la star de la chanson, le patron fait partie d’une « élite issue d’une sélection très étroite ». Il est donc rémunéré à la hauteur de ses compétences exceptionnelles. Mais selon H. Joly, l’analogie est trompeuse : le salaire du footballeur, par exemple, est régi par la seule loi de l’offre et de la demande. Sur la base de performances objectivement mesurables, il peut faire monter les enchères et partir dans un autre club plus rémunérateur s’il le souhaite.