Les personnes âgées face à la technique

Les technologies nouvelles envahissent nos activités quotidiennes, avec comme objectif, dit-on, de les faciliter. Mais sommes-nous tous suffisamment préparés ? Comment les personnes âgées, surtout, s'adaptent-elles aux nouvelles technologies ? La question est soulevée dans un large projet de recherche initié par

la mission de recherche

du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (Mire) et la

Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav). Ainsi, l'ethnologue Ghislaine Gallenga, de la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme,

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a évalué la façon dont

les personnes de plus de 65 ans réagissaient au nouveau système de billetterie

de la Régie des transports

de Marseille, appelé « Réseau Libertés ». Dans ce nouveau système, les tickets de bus ont disparu et sont remplacés par des cartes magnétiques, semblables à une carte bancaire. Une des nouveautés essentielles pour les voyageurs est qu'ils doivent valider systématiquement leur carte à chaque montée dans un transport, que le trajet soit payant ou non. Présenter sa carte ne revient donc plus à payer. Ce fonctionnement est perçu comme une absurdité par les personnes âgées. Ainsi, la remarque de l'une d'entre elles : « Pourquoi doit-on payer puisqu'on a la gratuité ? » De plus, celles qui n'ont pas droit

à la gratuité ne savent jamais quel montant reste sur leur carte. Elles pourraient pourtant connaître leur solde, affiché sur l'écran du validateur, mais celui-ci s'efface trop rapidement. Et puis, valider leur carte

leur fait souvent perdre l'occasion de trouver une place assise. Enfin, les personnes âgées se plaignent de ne plus avoir de contacts humains. Certaines souhaiteraient au moins que la machine « leur parle » pour les guider dans les opérations de validation ou de recharge de la carte. Bref, toutes ces petites choses s'accumulent pour leur donner l'impression que ce « Réseau Libertés »

a été conçu sans penser

à elles !