La communication verbale repose partiellement sur des données culturelles, idéologiques et encyclopédiques partagées, qui constituent ce que l’on peut appeler des déterminations prélinguistiques du discours. Cette question a fait l’objet de nombreux travaux en linguistique, notamment dans le cadre de l’école française d’analyse du discours. En témoigne par exemple la notion de préconstruit, développée entre autres par Michel Pêcheux dans le courant des années 1970, qui, à partir des théories de la présupposition d’Oswald Ducrot, formulait la thèse de l’extériorité constitutive de tout discours. Il s’agissait de rendre compte par cette notion du fait que « ça parle avant, ailleurs et indépendamment » du discours qui s’élabore, ce dont tout énoncé porte la trace. Les linguistiques de l’énonciation et la pragmatique ont approfondi par la suite la problématique.
Marie-Anne Paveau réactualise cette perspective en lui apportant la dimension cognitive qui lui manquait. L’objectif est ici de décrire les données perceptives et représentationnelles antérieures à la mise en discours. L’hypothèse développée par l’auteure repose sur l’idée d’une articulation entre prédiscours et discours qui passe par les principes de la cognition sociale (ou cognition distribuée). Dans cette perspective, les prédiscours peuvent être décrits comme des contenus sémantiques au sens large, c’est-à-dire des savoirs, des croyances, des pratiques, constituant des cadres qui ont un rôle d’opérateurs dans le partage, la transmission et la circulation du sens dans les groupes sociaux. La nature et la forme de ces données partagées restent méconnues. M.-A. Paveau les explore ici en linguiste. Les réflexions sur la mémoire en analyse du discours, l’élaboration du concept de mémoire cognitivo-discursive, ainsi que les études consacrées aux manifestations des prédiscours dans la matérialité de l’écrit font de cet ouvrage une contribution originale à la problématique discursive de la cognition.
Marie-Anne Paveau réactualise cette perspective en lui apportant la dimension cognitive qui lui manquait. L’objectif est ici de décrire les données perceptives et représentationnelles antérieures à la mise en discours. L’hypothèse développée par l’auteure repose sur l’idée d’une articulation entre prédiscours et discours qui passe par les principes de la cognition sociale (ou cognition distribuée). Dans cette perspective, les prédiscours peuvent être décrits comme des contenus sémantiques au sens large, c’est-à-dire des savoirs, des croyances, des pratiques, constituant des cadres qui ont un rôle d’opérateurs dans le partage, la transmission et la circulation du sens dans les groupes sociaux. La nature et la forme de ces données partagées restent méconnues. M.-A. Paveau les explore ici en linguiste. Les réflexions sur la mémoire en analyse du discours, l’élaboration du concept de mémoire cognitivo-discursive, ainsi que les études consacrées aux manifestations des prédiscours dans la matérialité de l’écrit font de cet ouvrage une contribution originale à la problématique discursive de la cognition.