Les raisons complexes d'un déclin

À propos de l’article « Colonies, la fin de l’âge d’or », paru dans notre mensuel n° 293 (juin 2017), Jean-Jacques Latouille nous a fait parvenir un intéressant commentaire. Qu’il nous pardonne si nous avons dû, pour des raisons d’espace disponible, le contracter, tout en conservant ses arguments.

« J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article relatif au déclin des colonies de vacances. Vous évoquez deux causes de leur désaffection : l’augmentation des coûts et le manque de confiance dans les personnels d’encadrement. Ayant été président d’une association qui gérait des centres de vacances, je souhaite faire quelques commentaires.

Concernant l’encadrement (animateurs, autrefois moniteurs, et aussi directeurs), je confirme que ces personnels n’ont pas toujours montré la rigueur souhaitée par les parents. Par exemple, certains ne respectent pas l’interdiction de fumer, boivent devant les enfants, ou consomment du cannabis et utilisent un vocabulaire trop familier, voire vulgaire, l’autorité étant souvent minimum.

Concernant l’augmentation des coûts, les causes sont plus complexes que ce qui est écrit. Le surcoût entraîné par les différentes mises aux normes est aussi lié aux compétences des gestionnaires. Ceux-ci, majoritairement bénévoles, ont souvent omis d’anticiper la venue des normes, et il n’était guère dans leurs principes de constituer des provisions pour travaux. Ils pensent souvent qu’une association ne doit pas faire de bénéfice, ce qui est inexact, car il lui est permis de constituer des réserves. De nombreuses associations se sont trouvées soit dans l’obligation de fermer leurs centres, soit de contracter des emprunts, aggravant ainsi la mauvaise santé de leurs finances. Pour les institutions et les communes, les centres ont commencé à être une charge trop importante dans un contexte de restrictions budgétaires. Ces restrictions ont eu d’autres effets : moins d’aide aux familles, diminution des aides des caf, et révision à la baisse des marchés passés avec les associations.