Les sciences cognitives

Jean-Gabriel Ganascia, Le Pommier, 2006, 186 p., 7 e.
Cela fait seulement une trentaine d’années qu’a été forgé le terme de sciences cognitives. Ce nouveau champ de recherche pluridisciplinaire allait se fixer pour objectif de « donner un fondement scientifique, à la fois empirique et formel, à la connaissance ». Les sciences cognitives sont nées sous l’impulsion de l’intelligence artificielle, rappelle Jean-Gabriel Ganascia, qui a notamment dirigé le Groupement d’intérêt scientifique « Sciences de la cognition » : « Les sciences cognitives pensent l’esprit de l’homme qui pense, à l’aide des machines que l’homme a pensées… Toutes les sciences du psychisme, toutes les sciences du cerveau, toutes les sciences des machines, toutes les sciences du langage ont été convoquées à cette grande entreprise. » En peu de pages, l’auteur réussit à évoquer toutes les dimensions de ce secteur en plein développement (sa genèse, ses fondements et ses raisonnements, ses domaines d’application), tout en présentant les débats et controverses, nombreux, qui jalonnent déjà son histoire.
Très accessible grâce au parti pris parfois humoristique et surtout phénoménologique du propos, ce petit ouvrage ne sacrifie jamais à la rigueur, à commencer par le chapitre introductif qui définit clairement le champ de l’étude : J.-G. Ganascia y met le lecteur en garde contre le risque de confusion entre les sciences cognitives et le cognitivisme, ce dernier se traduisant par une reconsidération des interrogations philosophiques à la lumière des sciences cognitives et en quelque sorte par une « naturalisation » contestable des problématiques philosophiques.