Les sociétés fraternelles

Un essai d’histoire globale. Jean-Pierre Bacot, Dervy, 2007, 284 p., 19 €
Voici une histoire globale des sociétés « discrètes et affinitaires », comprendre de la franc-maçonnerie et des « fraternités » similaires, publiée chez un éditeur spécialisé dans les spiritualités. L’ouvrage est pourtant tout ce qu’il y a d’académique. Un tel champ d’études est d’ailleurs déjà balisé chez nos voisins anglo-saxons, au point de constituer un petit pan autonome de leur world history, connu sous le terme de friendly societies. Jean-Pierre Bacot nous entraîne donc à la découverte de quatre siècles d’histoire mal connue. Nées pour les plus anciennes en Angleterre au XVIe siècle, les sociétés fraternelles se sont dotées de véritables structures dès le siècle suivant, avant d’essaimer d’abord en Europe continentale, puis en Amérique du Nord, avant de s’étendre au monde entier.
Le lecteur qui attendrait des révélations fracassantes sur le rôle supposé occulte de ces organisations restera sur sa faim. Mais il en apprendra beaucoup sur l’histoire d’une cohorte de loges et d’obédiences aux noms parfois familiers – Rotary Club, Grand Orient de France. Mentionnons enfin les Odd Fellows, une organisation née au XVIIIe siècle – et toujours active – dont l’objet social était de prendre en charge, moyennant cotisation, les frais de maladie et d’obsèques, préfigurant nos modernes mutuelles.