La France compte environ 53 000 étudiants en psychologie. C’est plus qu’il n’y a de psychologues sur le marché du travail, environ 40 000. Même si le nombre d’étudiants est en légère diminution (ils étaient 65 000 en 2005), cette filière reste très attractive.
Arrivés au niveau Master, ils auront à choisir entre diverses spécialités qui se déclinent en une multitude de parcours professionnels et de recherche, dont le nombre a quasiment doublé en une décennie : 178 parcours professionnels ont ainsi été recensés en 2010 par l’Association des enseignants chercheurs en psychologie des universités (AEPU), contre seulement 93 en 2000. À cela, il faut ajouter 41 masters recherche. Pour Benoît Schneider, président de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP), « la restructuration en spécialités ou parcours a entraîné une diversification des Masters par rapport au modèle antérieur des DESS [Diplôme d’études supérieures spécialisées, n.d.l.r.]. Ces parcours s’appuient notamment sur les thématiques de recherche des laboratoires qui veulent donner de la visibilité à leurs domaines de spécialisation. » L’autre raison de cette dispersion des filières tient à l’évolution de la demande sociale.
« Ainsi, la question de la souffrance au travail, de la prise en charge des personnes vieillissantes ou la montée en force des neurosciences ont fait bouger les frontières », affirme Benoît Schneider.
Dans son dernier panorama des masters 2 en psychologie publié en 2010, l’AEPU a répertorié les enseignements dispensés par 32 universités publiques et 3 établissements privés en France. Elle distingue 4 grands groupes de spécialités : les parcours santé et clinique, travail et social, développement et éducation, et enfin les Masters cognitifs.
• Les Masters cliniques et de la santé
Avec 2 350 places sur environ 5 000, les parcours cliniques représentent près de la moitié des effectifs en Master 2. Les futurs psychologues cliniciens (voir article p. 64) apprennent à conduire des entretiens cliniques et à animer des groupes thérapeutiques auprès d’enfants ou d’adultes en difficulté, à évaluer cliniquement la situation d’un patient, et à l’accompagner dans un parcours de soins. Les étudiants inscrits dans ces parcours bénéficient principalement de cours sur la psychologie clinique, la psychopathologie et les pratiques de psychothérapie (entretien, animation d’un groupe, médiations). Des options permettent de se spécialiser dans un domaine particulier, par exemple la psychanalyse, la gérontologie, la prévention ou la criminologie.
Une dizaine d’universités proposent une spécialité clinique en gérontologie. L’option psychanalyse est proposée par plusieurs d’entre elles à Paris, souvent dans le cadre de Masters recherche.