En France, on les a longtemps décriés. Mais depuis quelques années, les tests psychologiques font l’objet d’une vraie recrudescence. D’où vient cette vogue ? Comment construit-on un test, qu’apporte-t-il ? Combien coûte un tel outil, et qui peut l’utiliser ? Enquête auprès de concepteurs ou vendeurs.
Nous sommes en 1970. L’usage des tests psychologiques est particulièrement décrié : professionnels et particuliers les accusent de véhiculer une idéologie de classement, de différentiation des individus, de répression. Leur interprétation est perçue comme trop mécanique, comme s’ils étaient dotés d’une valeur absolue, et non relative. Enfin, leur passation hiérarchiserait excessivement la relation entre l’expert et le patient, le testeur et le testé.
Une palette de tests inédite
Aujourd’hui, les tests psychologiques ont largement gagné en popularité. « On redécouvre l’importance que peuvent avoir les outils d’évaluation, analyse Bernard Langelier, directeur d’Eurotests Editions. Ceux-ci fournissent à l’expert des éléments qui permettent d’émettre un avis pertinent sur une personne, dont elle pourra se saisir pour construire sa propre histoire ». Si le regard porté sur l’usage de ces tests a considérablement évolué, c’est notamment lorsque, voici une trentaine d’années, sont arrivés les bilans de compétences dans nos contrées. Toutefois, l’usage de ces outils continue de faire l’objet de reproches. Dans le champ des ressources humaines par exemple, la restitution est souvent affirmative, alors qu’elle devrait être relative. « Cet usage est pour moi condamnable » confie Bernard Langelier.
Actuellement, les psychologues ont le choix entre une pluralité de tests dont ils doivent distinguer les avantages et les inconvénients, les possibilités et les limites. « Ce choix de l’outil et de l’éditeur est une nouveauté » explique Bernard Langelier. Les tests d’efficience permettent d’émettre un diagnostic (épreuve d’intelligence générale par exemple), tandis que les tests projectifs (Rorschach, TAT) sensibilisent à la personnalité de l’individu. Ces deux types d’épreuves, aux visées distinctes, ne font pas l’objet de la même élaboration statistique, et ne bénéficient pas de la même rigueur dans la construction. Pour leurs utilisateurs, la finesse clinique des tests projectifs permet de compenser leur moindre rigueur statistique.