Les thérapies en ligne sont-elles efficaces ?

Que le thérapeute soit visible ou bien par simple chat, la psychothérapie en ligne ne cesse de se développer. De tels traitements peuvent-ils être efficaces ? Une équipe australienne a décidé de porter son attention sur une question préliminaire : l’observance. En effet, un problème commun à toutes les formes de psychothérapies est le nombre élevé de patients qui abandonnent le traitement avant la fin. Qu’en est-il ici ?

Un taux d'abandon variable

Les auteurs ont examiné 19 études d’évaluation de psychothérapies par Internet mentionnant le taux d’abandon. Ce taux est très variable, puisque, chez les adultes, il va de 2 à 83 % (sic !). Mais le taux moyen, 31 %, est le même que le taux d’abandon en cours de traitement habituellement observé pour les psychothérapies classiques. Quelles sont les causes d’abandon ? Les études en envisagent plusieurs, mais la seule à émerger vraiment est l’état du patient : moins ses symptômes de mal-être psychologique sont sévères, plus il a tendance à arrêter son traitement avant la fin.
Dans les études d’évaluation qui font l’objet de cette méta-analyse australienne, le trouble le mieux représenté est la panique - 10 études (portant sur un total de 328 patients), suivi par le stress post-traumatique (4 études et 334 patients), avec des taux d’abandon en cours de traitement respectifs de 10 et 18 %. Vient ensuite l’insomnie (2 études, portant sur 218 sujets), avec un taux d’abandon de 22 %. L’effectif de la seule étude portant sur le deuil pathologique (55) est trop faible pour que le taux d’abandon ait un intérêt. Et quant à la boulimie, si, là aussi, le nombre de patients inclus dans la seule étude citée (40) est trop faible pour conclure, on a tout de même l’impression que le traitement par ordinateur ne convient guère à cette affection, puisque le taux d’abandon est le plus élevé de tous (83 %) et qu’aucun des 7 patients survivants étant ales jusqu’au bout ne s’est présenté pour l’évaluation post-traitement !