Quels symptômes ?
La boulimie. Elle se caractérise par des épisodes récurrents d’hyperphagie (prise massive de nourriture) incontrôlée, survenant depuis plus de trois mois, à raison d’au moins deux crises par semaine. L’accès boulimique est caractérisé par une surconsommation alimentaire irrépressible d’aliments hypercaloriques, faciles à ingérer (de 3 000 à 20 000 calories par accès). Après la crise, la personne ressent un malaise profond, aussi bien physique (douleurs abdominales, nausées, céphalées) que psychique (honte, culpabilité, dégoût). Vomissements, prise de laxatifs, exercices physiques visent alors à lui éviter la prise de poids, ce qui rend alors la prise de conscience de l’entourage d’autant plus difficile.
L’anorexie. Elle se définit généralement par la triade symptomatique des trois « A » : anorexie (perte d’appétit), amaigrissement (rapide et important) et aménorrhée (absence d’au moins trois cycles menstruels consécutifs). Il existe deux formes principales d’anorexie mentale : le type restrictif pur, et l’anorexie-boulimie qui comporte des crises de boulimie (le poids reste alors dans les limites de la normale). L’anorexie mentale se définit par plusieurs symptômes : refus de maintenir un poids minimum normal ou de reconnaître la gravité de la maigreur actuelle, peur exagérée de grossir, aménorrhée. C’est une maladie grave, fréquemment mortelle ou source de séquelles irréversibles.
L’hyperphagie simple. Après avoir ingéré des quantités invraisemblables de nourriture, la personne ne se fait pas vomir. À noter que les crises d’hyperphagie sont souvent liées à un état anxiodépressif, mais peuvent aussi être le signe d’un diabète de type 1. 30 % à 50 % des gens obèses, soit environ 10 % de la population générale, souffrent d’hyperphagie boulimique.
Quelles causes ?
Dès les premières descriptions cliniques de ces symptômes, les parents ont été associés à la genèse du trouble. Plusieurs publications de la fin du xixe siècle prônent ainsi l’isolement de l’anorexique dans le but de le protéger ou de le désintoxiquer d’une influence nocive. Cette vision marque la prise en charge des troubles alimentaires, soutenant l’idée d’une « parentectomie » bénéfique.
Les théories psychanalytiques apportent ensuite une vision plus élaborée du rôle des parents, tout en continuant à souligner les aspects pathogènes de la relation mère-enfant. L’inaptitude de la mère à décrypter les messages de l’enfant et à nommer les besoins de celui-ci prolongerait la confusion interne que vit le nourrisson, engendrant une difficulté à reconnaître ses sensations et un sentiment d’impuissance, de dépendance. Le trouble alimentaire serait alors une lutte pour acquérir plus d’autonomie, de compétence et de contrôle sur soi. Puis, à la suite d’observations réalisées dans les familles, les systémiciens s’intéressent à l’ensemble des interactions familiales, dépassant ainsi la stigmatisation de la relation mère-bébé. Bien que ce modèle théorique soit intéressant, les études montrent que, parmi les familles concernées par ces troubles, il existe en réalité une multiplicité de configurations différentes.