Les troubles du comportement alimentaire

Qu’il s’agisse de la boulimie, de l’anorexie ou de l’hyperphagie, les TCA sont la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de 18 à 25 ans.

Rosa
Aucune psychothérapie ne détient le secret de la guérison

Voici trois ans que je suis en psychothérapie. Pas avec le même psychothérapeute. Ma première psy était d’orientation éclectique, quoique qualifiée en analyse transactionnelle et en TAT (l’outil thérapeutique, pas le diagnostic). Elle a depuis suivi une formation en psychologie transpersonnelle. Le transfert s’est fait dès le premier rendez-vous. Elle restera toujours une femme exemplaire à mes yeux. C’est une psychologue humaniste très compétente, pour sa capacité à relier les différentes théories et à travailler avec celle qui semble la plus adaptée. Mais l’amour qu’elle portait à l’être humain est ce qui lui valait le plus de réussite. Comme elle a suspendu ses fonctions, je me suis orientée vers un jeune psychologue cognitiviste de troisième vague.

Je peux affirmer que grâce à cette thérapie cognitive brève, mes troubles du comportement alimentaire ont disparu. Loin d’être pour autant guérie, je suis à présent suivie par l’ancien associé de ma première psy. Il n’est pas psychologue mais psychothérapeute. Aujourd’hui mes crises d’angoisse, mes ruminations et mon obsession du poids se sont largement atténuées, mais je crois que je ne le dois pas à mon nouveau thérapeute. Je ne lui fais pas confiance d’ailleurs, je sens simplement que j’ai besoin d’être entendue et accompagnée dans mon parcours. Je crois aussi qu’aucune psychothérapie ne détient le secret de la guérison. Certaines choses ni ne s’achètent, ni ne se cherchent frénétiquement. Il faut travailler en sachant qu’on ne sait pas vraiment où l’on va, en gardant l’espoir et la détermination. C’est ça qui nous fait grandir.


Sabrina
Comme pour les rencontres amoureuses, celle avec son psy relève d’une formule difficile à décrire

Je souffre d’anorexie boulimie depuis mes 17 ans. J’en ai aujourd’hui 33.

Comme beaucoup de jeunes filles entraînées dans la spirale l’histoire débute par un « régime », dans un souci de performances sportives pour ma part.

publicité

Au début de mes troubles, c’est mon généraliste qui assurait mon suivi. J’ai un parcours que je qualifie de chaotique dans le sens où je n’ai pas franchement été encouragée à voir un psy dès le début. Je pense que cela a contribué à l’aggravation de mon état : une anorexie bien prise en charge mettra en moyenne 2 ou 3 ans à aller mieux. À mon actif près de 15 ans de maladie…

Aucune thérapie familiale, une maladie vécue dans la honte et la culpabilité bien sûr.

J’ai eu plusieurs hospitalisations. Des échecs selon moi. En particulier une hospitalisation d’un an en hôpital psychiatrique où j’ai été internée contre mon gré et où j’ai frôlé la mort. Un an pour retrouver un IMC (indice de masse corporelle, NDLR) normal et pour replonger aussitôt sortie. Des années de survie ensuite. Toujours sans réel soutien psychologique.

Jusqu’à ma dernière hospitalisation (en clinique pour surmenage) où un groupe de parole animé par un psychologue m’a convaincue de l’intérêt de trouver « son » psy.