Mises en place à partir de 1982, les zones d'éducation prioritaires (zep) sont censées offrir des ressources supplémentaires à certains établissements scolaires (écoles primaires et collèges) situés dans des zones particulièrement difficiles (c'est-à-dire concentrant des populations défavorisées socialement et/ou scolairement), afin de permettre la réussite scolaire du plus grand nombre. Mais qu'en est-il dans les faits ? Quel est l'effort spécifique réellement consenti par la collectivité pour les zep ? C'est la question (im)pertinente que se sont récemment posée, une fois n'est pas coutume, trois économistes de l'Insee dans une étude récente (qui, précision importante, ne porte que sur les collèges). Conclusion : l'effort est loin d'être démesuré. Les zep n'ont reçu que peu de postes et heures supplémentaires, la preuve en étant que l'effectif moyen des classes n'y a que très lentement décru. Il est aujourd'hui à peine inférieur à ceux des classes non-zep : 25 élèves au lieu de 27. Traduit en termes de masse salariale, cela représente un surcoût de seulement 8 %. Le plus gros des dépenses est consacré à la « prime zep », destinée aux enseignants qu'elle est censée attirer ou retenir, qui coûte environ 110 millions d'euros par an (chiffres de 1998-1999). Mais comme c'est dans les zep que l'on trouve le plus de jeunes enseignants (moins de 35 ans), « les salaires moins élevés de ces professeurs compensent probablement, en partie, le surcoût des zep » lié aux postes supplémentaires et aux indemnités.
Marc Olano