Lorsque la PMA échoue...

L’Aide médicale à la procréation n’offre aucune garantie de résultats. En cas d’échec, c’est-à-dire pour quatre couples concernés sur dix, commence alors un nouveau parcours : l’acceptation d’une vie sans enfant.

« PMA pour toutes » Cette promesse de campagne d’Emma nuel Macron sonne comme un espoir pour les femmes célibataires et homosexuelles françaises. Celui de devenir mère. Pourtant, l’Aide médicale à la procréation (« AMP », souvent remplacé par l’ancien acronyme « PMA ») n’est pas la certitude d’une grossesse et encore moins de la naissance d’un enfant. « Après une tentative d’insémination, le taux d’accouchements est d’environ 11 %. Mais plus on multiplie les essais, plus les chances d’avoir un enfant augmentent. Une étude que nous avons menée entre 2007 et 2014 montre que le taux d’accouchement cumulé sur cinq ans en fécondation in vitro (FIV) est de 61,4 % », détaille Françoise Merlet, gynécologue et médecin référent pour l’agence de biomédecine pour les questions d’AMP. Mais comment faire quand on fait partie des quatre couples sur dix pour qui cela ne fonctionne pas ?

En finir avec le discours de réussite

« Il faut arrêter avec le discours comme quoi l’AMP ça marche forcément », s’exclame Ludivine. Stimulations, inséminations, FIV… la jeune femme de 42 ans a tout tenté pour avoir un enfant. Après un parcours d’AMP de 8 ans, une fausse couche et un dernier essai de FIV à l’étranger, elle a décidé de tout arrêter. « Je me suis dit qu’il fallait que j’arrête de m’acharner car j’étais en train de me foutre en l’air », confie-t-elle. Audrey, elle, est lasse des belles histoires d’AMP qui sont souvent rapportées : « Quand j’ai commencé mon parcours, je n’entendais que des histoires géniales, je pensais que ce serait un détail dans mon histoire cette AMP. Ce que l’on voit dans les films, c’est n’importe quoi, on a l’impression que c’est facile. Je suis en colère contre les documentaires qui rabâchent que c’est dans la tête et qu’il suffit de ne pas y penser pour que ça marche. » Car pour cette trentenaire, les 6 ans d’AMP n’ont pas abouti à la naissance d’un enfant mais à une séparation. Difficile d’accepter de faire partie de celles pour qui cela a échoué quand sont fréquemment véhiculées des idées reçues sur l’AMP.