Love hotels : une globalisation rose

Les love hotels connaissent un succès planétaire. Presque partout sur la planète, on trouve désormais ce type d’établissements destinés à abriter en toute discrétion des échanges amoureux. Que dit leur large diffusion sur la globalisation du monde ?

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Ils fleurissent presque partout. Du Japon au Brésil, de l’hémisphère Nord à l’hémisphère Sud, en Orient comme aux Amériques… Selon les lieux, on les appelle love hotels, motels, adult hotels… Ces établissements sont conçus comme des temples de l’amour charnel ou passionnel. La pratique est répandue à l’échelle du globe : des couples (ou quelquefois un groupe de personnes) louent des suites dans des établissements urbains explicitement conçus pour y exercer des relations amoureuses et sexuelles. Même les « classiques » motels d’Amérique du Nord, censés être des lieux de repos pour automobilistes de passage, sont aussi recherchés par certains clients pour abriter leurs relations sexuelles plus ou moins furtives.

Tous ces établissements ont la particularité de garantir anonymat et confidentialité à leur clientèle. L’entrée s’effectue généralement en voiture, un rideau ou une porte de garage privé permettant aux véhicules de ne pas être identifiés. Ou même à pied, par une porte discrète ou dérobée. L’organisation des lieux est conçue pour ne croiser personne (surtout pas un autre client) et pour occulter ou minimiser le contact avec les employés ; il est possible de régler en espèces pour ne laisser aucune trace de paiement. Pour cette clientèle adulte, les locations sont généralement de courte durée (short stay rooms), quoi qu’on puisse aussi y passer la nuit ou la journée entière.

Le love hotel ne se confond pas avec des établissements liés à la prostitution et à l’industrie du tourisme sexuel, tels les bordels ou autres « salons de massage » offrant des services sexuels.

Une diffusion mondiale

Le motel (contraction des mots motor et hotel) apparaît en Californie au début des années 1920, puis se diffuse rapidement aux États-Unis et au Canada. Cette construction hôtelière des bords de route est alors associée à la modernité technique et à la liberté que permet l’automobile. Fréquenté par des représentants de commerce, des cadres mobiles, des touristes ou encore des amants, le motel devient rapidement un lieu « fétiche », puissant symbole de l’American way of life 1.

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À la fin des années 1960 ou au début des années 1970, des constructions similaires, mais ayant la particularité d’être entièrement destinées aux échanges amoureux, voient le jour en Amérique du Sud. Aujourd’hui, presque tous les pays latino-américains abritent ce type d’établissements.

À la différence des motels d’Amérique du Nord, à l’architecture standardisée et organisés en chaînes commerciales, les « motels d’amour » d’Amérique latine proposent souvent une architecture hétéroclite, une décoration thématique audacieuse (high-tech, château en Espagne, mille et une nuits, romantisme à l’eau de rose, etc.) et des équipements variés (water bed ou lits massants, panneaux de miroirs au plafond et sur les murs, baignoires Jacuzzi, écrans de grandes dimensions…). Il s’agit le plus souvent d’établissements indépendants, de petites ou moyennes entreprises gérées parfois de façon familiale, et qui ne sont pas organisés en réseaux ou chaînes commerciales.