Maslow sans sa pyramide
De la part de C. Dubourg, cette observation intéressante :
Merci tout d’abord pour votre revue que je suis depuis de nombreuses années. Dans le mensuel numéro 349, juillet 2022, page 36, on trouvait un encadré sur « La pyramide de Maslow ». J’ai un souci avec ce titre, car Abraham Maslow n’a jamais utilisé le terme « pyramide », ni représenté sa théorie des besoins sous cette forme. Selon ce que j’ai collecté, ce principe de la pyramide a été inauguré par un consultant lors d’une conférence aux États-Unis. A. Maslow n’a pas validé cette présentation à ma connaissance, ni ne l’a intégrée dans ses publications. La notion de pyramide tronque la théorie d’A. Maslow même si elle est aujourd’hui reprise partout, car facile à mémoriser. Cordialement. C. Dubourg
Vous avez raison, car le mot comme l’image de la pyramide peuvent induire en erreur sur la théorie de Maslow, ou du moins n’en favoriser qu’un volet. Si le père de la psychologie humaniste parle bien d’une hiérarchie des besoins humains (physiologiques, sécuritaires, estime de soi, etc.), il entend aussi que cette hiérarchie n’est pas absolument figée et que différents besoins peuvent se trouver en situation de concurrence. Or, quoi de plus immuable qu’une pyramide ? Placer le sommet en dessous de la base ou entre deux étages produirait un monstre architectural. Pour bien faire, il faudrait préciser que ce sont les besoins qui peuvent changer d’étage, et non les étages qui changent de place. Le succès de cette schématisation est sans doute dû à une association spontanée entre l’idée de hiérarchie et le caractère sacré de ces monuments, tombeaux des pharaons. Mais ce n’est qu’une approximation visuelle, comparable à la représentation de l’atome de Bohr sous la forme d’une planète (le noyau) entouré de ses satellites (les électrons).