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Maylis de Kerangal est devenue romancière après des études d’histoire et d’ethnologie.
Je tourne le dos à une certaine idée du héros : la figure qui prend le pouvoir et écrase la narration. Dans Naissance d’un pont (2010) et Réparer les vivants (2014), mes nombreux personnages sont tous dépositaires d’une part de l’action. Dans Réparer les vivants, c’est un collectif de soignants qui va réussir une transplantation cardiaque, chacun tenant tout simplement son rôle. Dans Naissance d’un pont, c’est une équipe d’ouvriers et d’ingénieurs qui va parvenir, dans un temps limité, à édifier un pont. Ces gestes techniques, en apparence assez froids, deviennent des épopées contemporaines par la force du collectif.