Mémoire oculaire et oubli : les experts testés

Les témoins oculaires jouent souvent un rôle clé dans les procès. Problème : les magistrats qui les jugent et les psychologues qui les expertisent connaissent très mal les mécanismes de la mémoire et de l'oubli.

Pouvons-nous nous fier à notre mémoire oculaire ? Dès 1957, l’une des scènes du film Douze hommes en colère, dans lequel Henry Fonda joue le rôle d’un juré seul contre tous lors d’un procès pour meurtre, avait montré qu’un témoignage oculaire peut être sujet à caution. Et nul n’est besoin d’avoir recours au cinéma pour savoir que certains témoins oculaires pourtant de bonne foi peuvent voir leur mémoire leur jouer des tours.

L’étendue des connaissances actuelles sur la question pourrait faire penser que juges et psychologues – ces derniers étant parfois requis au titre d’experts lors de procès – sont très au fait des mécanismes de l’oubli ou des études portant la fiabilité des souvenirs. Et pourtant…