Mieux vaut être riche et en bonne santé...

Deux spécialistes anglais de santé publique ont utilisé les données accumulées sur l'ensemble des enfants nés en Grande-Bretagne entre le 3 et le 9 mars 1958. Objectif : repérer, s'il existe, un lien entre l'état de santé de ces adultes et leur origine sociale. Ces 11407 personnes sont réparties en quatre classes, selon la profession du père à la naissance des sujets : 1. profession libérale, cadre supérieur et moyen ; 2. employé qualifié ; 3. ouvrier qualifié; 4. ouvrier peu ou pas qualifié (la santé étant liée à la classe sociale du père). Dans la classe 4, 17 % des hommes et 18 % des femmes ne se considèrent pas en bonne santé contre 8,5 % des hommes et 8 % des femmes de la classe 1. Cette tendance est particulièrement marquée pour les troubles respiratoires, les problèmes psychologiques et les troubles gynécologiques. Une seule exception : l'incidence du rhume des foins s'accroît avec le niveau social. Les données relevées sont défavorables chez les plus pauvres. Le poids et la taille sont inférieurs, mais une tendance à l'obésité apparaît à partir de l'âge de 33 ans. A l'âge de 16 ans, près d'un enfant sur quatre a des parents divorcés dans le groupe 4, pour un sur huit dans le groupe 1. Ces adultes issus de milieux pauvres sont plus souvent fumeurs que les autres et consomment beaucoup moins de pain complet, de fruits et de crudités. Les auteurs s'interrogent sur les mesures à prendre pour réduire ces inégalités et estiment que c'est sur l'école maternelle qu'il convient d'agir en priorité. Ce qui permettrait d'améliorer les résultats scolaires, l'insertion sociale, l'équilibre et donc les comportements.