Difficile d’y échapper, la mondialisation est partout. Nous vivons dans un monde où tout est « interconnecté », où les décisions économiques prises à New York ou à Shangai ont des conséquences sur la planète tout entière, où les ados lisent aussi bien les mangas japonais, les BD américaines que les contes nordiques, où la world food est en train de s’inviter sur toutes les tables, etc. Mais le phénomène est-il si nouveau ? Et que recouvre-t-il ? Les domaines principaux dans lesquels le terme est utilisé aujourd’hui sont la sphère économique et financière, l’histoire et la géopolitique, et le domaine des sciences de la communication.
La mondialisation sur le plan économique
Les économistes distinguent en général l’internationalisation des flux (le développement des exportations et du commerce international), le développement de l’implantation des entreprises à l’étranger (ou transnationalisation) et la globalisation proprement dite, terme emprunté aux anglo-saxons, qui correspond à la mise en place de réseaux mondiaux de production.
La globalisation, sur le plan économique, désigne à la fois la compétition globale entre les firmes (les entreprises) et la mise en compétition par les firmes « globales », (Exxon, Mittal, Shell...) de l’ensemble des territoires dans le monde. Ce double mouvement n’est pas sans conséquences sur la marche de l’économie mondiale : une nouvelle ère des inégalités s’est ouverte qui voit d’un côté la réduction des écarts entre pays avec notamment la montée fulgurante des pays comme la Chine ou l’Inde, et, de l’autre, l’accroissement des inégalités à l’intérieur des pays (P.-N. Giraud, L’Inégalité du monde, 1996). Une nouvelle géographie économique mondiale se dessine qui s’articule autour des mégapoles et de leurs satellites. Selon les échelles concernées – locale, régionale, nationale, internationale – la mondialisation peut se lire différemment. Certains la considèrent comme irréversible, d’autres non. Les uns y voient une extension redoutable du système capitaliste à l’échelle mondiale, les autres y lisent une occasion de redessiner les rapports de forces entre états et à l’intérieur des états, mais chacun s’accorde à dire qu’elle remet profondément en question les modèles économiques encore en valeur au siècle dernier.