Fou du phénomène phi
D’où proviennent les formes que nous percevons au même titre que les couleurs ? Il fallait bien un philosophe, Christian von Ehrenfels (1859-1932), pour se poser une question pareille, en 1890. La réponse affleure à l’Institut de psychologie de Francfort avec l’un des élèves d’Ehrenfels, Max Wertheimer (1880-1943), puis les disciples de ce dernier, Kurt Koffka (1886-1941) et Wolfgang Köhler (1887-1967). Wertheimer est un éclectique : sa thèse imprégnée de psychologie criminelle portait sur la possibilité de repérer les mensonges d’un accusé, mais aussi sur la notion de complexe, qu’il affirme avoir élaborée avant Jung. C’est l’étude de la perception qui finit par le happer, en 1912 : il s’intéresse d’abord au mouvement apparent de deux lumières allumées successivement et rapidement en des points différents (phénomène phi). Sujets de l’expérience : Köhler et Kofka. Un tel microphénomène représente, mine de rien, la dénégation de l’associationnisme soutenu notamment par Wundt, et qui considère la perception ou la représentation comme la juxtaposition d’éléments liés.
• Wolfgang Köhler. (1929). NRF, 2013.