Tous les pays membres de l'Union européenne sont depuis quelques décennies confrontés à l'existence sur leur sol de nombreux immigrés dépourvus des droits attachés à la citoyenneté. Faute d'être parvenus à convaincre ces derniers de regagner leur pays d'accueil, tous en sont venus à partir des années 80-90 à aménager leur politique de nationalité afin de faciliter le processus d'intégration.
Malgré l'instauration d'une citoyenneté européenne par le traité de Maastricht, les politiques de nationalité restent du ressort des Etats membres. Dans ces conditions, il n'aurait pas été étonnant d'assister à une accentuation des divergences dans la conception de la nationalité. Pourtant, c'est le contraire qui s'est produit : considérées globalement, les politiques de nationalité n'ont cessé de converger. C'est ce que montrent Patrick Weil (auteur du rapport sur l'immigration remis l'année passée au Premier ministre), son collègue anglais Randall Hansen et une douzaine d'autres chercheurs européens (et autant de nationalités) en passant au crible les traditions de chaque Etat membre en matière d'immigration et de naturalisation, ainsi que les débats récents qui s'y sont déroulés.