Commençons par une distinction, entre infanticide (meurtre de son enfant durant sa première année) et néonaticide (meurtre moins de 24 h après sa naissance). Les rares psychologues qui s’intéressent à la question décrivent généralement les mères néonaticides comme sujettes au déni de grossesse, pauvres, célibataires, désemparées après un premier accouchement… Au vu d’une enquête effectuée par deux chercheurs de l’Inserm et du CNRS, le portrait-robot serait faux sur toute la ligne ! L’étude a croisé, pour la période 1996-2000, statistiques officielles de mortalité, archives judiciaires, données médico-légales et psychiatriques, pour trois régions (Ile-de-France, Nord-Pas de Calais, Bretagne) réunissant à elles seules environ un tiers des naissances de toute la France métropolitaine, et présentant un paysage socioéconomique équilibré.
Marc Olano